Même si une large majorité de traducteurs et traductrices font le choix de créer une entreprise (individuelle ou société) pour proposer leurs services linguistiques, ce n’est pas leur seule option.

Si sauter dans le grand bain de l’entrepreneuriat vous fait un peu peur, sachez qu’il est possible de traduire à son compte sans être livré à soi-même, ni même créer une structure, en optant pour une des alternatives suivantes à l’exercice indépendant :

 

La couveuse pour démarrer en douceur

 

La couveuse d’entreprises permet de tester un projet entrepreneurial en toute sécurité au sein d’une structure associative ou privée proposant à la fois un accompagnement et un support administratif.

 

Vous prospectez vous-même, mais vos services sont facturés avec le numéro de SIRET de la couveuse qui encaisse pour vous les règlements et paie vos dépenses professionnelles. Le service qu’elle vous fournit est financé par le prélèvement mensuel d’un pourcentage de votre chiffre d’affaires (de 5 à  10 %). Cet hébergement juridique vous permet donc de préparer et tester votre projet en situation réelle, tout en ayant des ressources et des personnes sous la main en cas de doute ou de question. Vous prenez ainsi le temps d’acquérir progressivement les compétences nécessaires pour bien gérer votre future entreprise.

 

Pour rejoindre une couveuse, vous devez signer un contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) avec la structure qui va accueillir votre projet.

 

Ce contrat est conclu pour une durée d’un an et peut être renouvelé 2 fois, pour une durée maximale de 3 ans. Pendant toute sa durée, vous bénéficiez de droits sociaux et, le cas échéant, du maintien de votre allocation chômage.

En bref :

✅ Accompagnement rassurant

⚠️ Solution temporaire

 

Le portage pour profiter des avantages du salariat

 

Alternative à la création d’entreprise, le portage salarial vous confère un statut de salarié et tous les avantages sociaux qui y sont liés. Son mode de fonctionnement se rapproche de la couveuse (vous menez les actions de prospection, la structure facture vos prestations et règle vos dépenses en échange du prélèvement d’une commission), mais c’est un contrat de travail à durée indéterminée signé avec une société privée (la société de portage) qui facture vos prestations à des tiers (entreprises clientes) et vous rémunère.

 

Vous vous affranchissez donc des contraintes administratives, tout en bénéficiant du statut de salarié, donc d’une meilleure protection sociale et d’une certaine sécurité financière.

 

Attention toutefois, le portage salarial est encadré par une convention collective et, à ce titre, impose certaines contraintes. Ainsi, vous devez avoir déjà de l’expérience dans votre domaine (minimum 3 ans) et être en mesure de générer un certain montant de chiffre d’affaires pour vous payer un salaire minimum.

 

De nos jours, il existe de nouvelles sociétés de portage 2.0 aux services 100 % en ligne et à prix réduit. Dans ce domaine comme dans d’autres, comparez bien les offres pour limiter les frais et les mauvaises surprises.

En bref :

✅ Protection sociale et stabilité financière

⚠️ Coût relativement élevé

 

La coopérative d’activité et d’emploi pour s’impliquer dans un projet collectif

 

Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) proposent un modèle unique d’entrepreneuriat salarié qui permet de développer une activité dans un cadre plus coopératif et sécurisé que l’entrepreneuriat « classique ».

 

Il est possible d’entreprendre à plusieurs en créant une coopérative, mais en général, on en rejoint une existante et la CAE répond au besoin d’accompagnement de la création d’entreprise.

 

Au départ, les personnes intéressées signent un contrat CAPE pour faciliter le démarrage de leur activité (voir la section de cet article consacrée à la couveuse 👆🏻), à l’issue d’une période de test, elles ont le choix d’intégrer la coopérative, en devenant salariées puis éventuellement associées, pour participer à la gestion démocratique de leur entreprise partagée.

 

Les coopératives d’activité et d’emploi attirent de plus en plus de freelances. Il faut dire que leurs avantages sont nombreux :

⭐️ Autonomie dans le développement de l’activité indépendante et accompagnement pour y parvenir.

⭐️ Protection sociale optimale et services mutualisés (formation, gestion, facturation, assurance, etc.).

⭐️ Possibilité de devenir sociétaire pour inscrire dans la durée son activité au sein de la coopérative en participant pleinement aux décisions.

⭐️ Diversité et solidarité : au sein d’une CAE, les parcours professionnels, les générations et souvent les métiers se côtoient, coopèrent et apprennent ensemble.

En bref :

✅ Autonomie ET sécurité

⚠️ Gestion collective imposant des compromis

 

Le groupement d’intérêt économique pour unir ses forces

 

Le groupement d’intérêt économique (GIE) n’est pas une option pour créer votre entreprise, mais pour la développer en coopérant sans renoncer à votre indépendance.

 

Un GIE est donc un collectif de deux membres au minimum qui met en commun ses ressources (capacité de travail, argent ou autres) pour exercer ensemble une même activité et payer les dépenses qui y sont liées.

 

Ainsi, deux entrepreneuses individuelles peuvent créer un GIE pour louer un local qu’elles partageront, produire un site vitrine pour proposer leurs services ou répondre à un appel d’offres. Le GIE a sa propre comptabilité (et peut donc facturer des clients et collecter la TVA), mais ses bénéfices sont distribués et chaque membre paie individuellement les cotisations sociales et l’impôt sur la part qui lui revient.

 

Les formalités de création et de gestion d’un GIE sont relativement simples, toutefois comme ses membres sont responsables solidairement de ses dettes et de ses actions, il vaut mieux bien choisir ses partenaires et formaliser les termes de votre accord.

En bref :

✅ Mutualisation des dépenses et des tâches

⚠️ Responsabilité conjointe

 

 

Entreprendre peut être source de stress, d’angoisse et de frustration. Il n’y a pas de honte à vous faire aider dans cette démarche. Chacune des options citées dans cet article répond en partie aux préoccupations des créateurs et créatrices d’entreprises, mais aucune n’est parfaite.

Selon votre situation et vos objectifs, choisissez la meilleure solution pour vous, en prenant soin de vous renseigner un maximum pour vous engager en toute connaissance de cause.

 

Pour aller plus loin :

Découvrez d'autres articles

Billet d’invité : 20 ans, 20 leçons d’entrepreneuriat

Billet d’invité : 20 ans, 20 leçons d’entrepreneuriat

Ce mois-ci, le blog de Tradupreneurs accueille une invitée de marque : Sara Freitas, traductrice américaine basée en France et créatrice des Recettes du traducteur. Sara fête les 20 ans de son activité de traduction conseil cette année, l’occasion de revenir sur les leçons qu’elle retient de cette expérience passionnante et de son indéniable succès.

lire plus

Pin It on Pinterest

Share This