En traduction, comme dans d’autres domaines, votre formation professionnelle ne s’arrête pas une fois les portes de l’université refermées derrière vous.
Après avoir acquis les compétences techniques essentielles, vous devez les maintenir à jour et en apprendre de nouvelles pour évoluer avec les pratiques de votre métier et explorer diverses spécialités que vous approfondirez à mesure que vous affinerez votre offre de services.
Il est aussi indispensable de vous former dans d’autres domaines, notamment ceux relevant du savoir-être et, bien sûr, de l’entrepreneuriat (notre dada !) pour être en mesure de créer, gérer et développer l’entreprise qui vous rémunère, sans faire d’erreurs ni de faux pas.
Dans cet article, nous vous proposons de faire un point sur la formation continue des prestataires de services linguistiques et des sources de financement disponibles en France pour se former.
Formation initiale et continue
La formation initiale est celle qui vous donne accès au marché du travail, alors que la formation continue se poursuit tout au long de la vie professionnelle.
Quel que soit votre âge, si vous entamez une reconversion, vous refaites un cycle de formation initiale pour changer de métier, avec la possibilité de bénéficier de financements spécifiques.
Vous trouverez sur ce blog un article sur l’utilité du diplôme de traduction, je ne vais donc pas m’étendre sur ce point, mais si vous cherchez une formation initiale en traduction ou en interprétation, sachez qu’il existe en France plusieurs programmes de masters en traduction, généralistes et spécialisés, et deux programmes de formation universitaire en interprétation.
Sur son site internet, la SFT vous renseigne sur les parcours d’études pour devenir traducteur, traductrice ou interprète.
Connaissances et compétences
Les connaissances sont des savoirs enseignés ou acquis par des lectures et recherches personnelles. Ils intègrent généralement un vocabulaire spécifique et des références communes qui en facilitent la transmission. Les connaissances sont le socle de l’expertise d’un professionnel dans ses domaines de spécialité.
En plus des connaissances, il existe 3 grandes catégories de compétences qu’un prestataire de services linguistiques doit acquérir et développer pour exercer son activité :

Les compétences techniques = Savoir faire
sont les compétences clés qui permettent d’exercer une activité de traduction : traduire, corriger, gérer un projet, constituer des mémoires de traduction, créer une base de données terminologique, un glossaire, etc. Issu de la formation, de la pratique et de l’expérience professionnelle, le savoir-faire permet de réaliser des tâches concrètes.
Les compétences comportementales = Savoir être
sont les qualités personnelles, comportements et attitudes qui facilitent l’entrée en relation et la collaboration avec un client ou un partenaire. Par exemple : la créativité, la curiosité, l’écoute, la capacité à travailler en équipe, l’adaptabilité, la pédagogie, la réactivité, etc.
Les compétences entrepreneuriales
sont les compétences nécessaires pour créer, gérer et développer une entreprise : savoir communiquer, vendre, négocier, facturer, gérer une trésorerie, se fixer des objectifs, piloter son activité, gérer la relation client, etc.
Sur chacun de ses 3 axes, vous avez une multitude de sujets à aborder et d’options possibles pour atteindre les objectifs de votre plan de formation.
Plan de formation
Pour éviter de disperser votre attention et votre budget, élaborez un plan de formation en soutien de la stratégie globale de votre entreprise (ou de votre plan de carrière si vous êtes salarié).
Commencez par vous demander ce que vous avez besoin d’apprendre et dans quel but.
Selon votre objectif, déterminez quelles sont les formations disponibles en précisant leur coût, leur durée et les dates des prochaines sessions.
Privilégiez les organismes de formation bien établis, certifiés Qualiopi (pour pouvoir bénéficier des éventuels financements disponibles selon votre situation) et des formations ciblées, animées par des professionnels expérimentés.
Pas besoin de vous compliquer la vie : vous pouvez créer un simple tableau, comme celui que nous vous proposons de télécharger ci-dessous, dans lequel vous noterez chaque année les formations souhaitées et suivies pour vous aider à faire le bilan annuel de vos actions de formation et le total de vos dépenses.
Vous pourrez ainsi mieux gérer votre temps, en prévoyant d’accepter moins de missions pendant la durée de la formation pour vous y consacrer pleinement, et votre budget de formation.

📄 Document à télécharger
Téléchargez gratuitement le modèle de plan de formation de Tradupreneurs.
Options de financement
En parlant de budget, nous avons la chance de bénéficier en France d’un système de financement de la formation professionnelle continue financé par les contributions de l’État, des bénéficiaires et/ou de leurs employeurs.
Pas facile de s’y retrouver, car les dispositifs, les conditions et les interlocuteurs varient selon votre situation :
Les travailleurs indépendants
qu’ils soient gérants de sociétés ou entrepreneurs individuels (y compris les microentrepreneurs) versent une contribution à la formation professionnelle au Fonds d’Assurance Formation (FAF) dont dépend leur activité. Le nôtre s’appelle le Fonds interprofessionnel de formation pour les professions libérales (FIF PL) et publie ses critères de prise en charge chaque année.
Les indépendants, comme les salariés, disposent aussi d’un Compte personnel de formation (CPF) qui peut servir à financer des formations professionnelles à condition qu’elles soient certifiantes ou diplômantes.
Les salariés
bénéficient de droits à la formation, financés par les contributions versées par leurs employeurs aux opérateurs de compétences (OPCO). L’OPCO de votre employeur dépend de la convention collective de son secteur d’activité. Celui des entreprises de traduction, qui relèvent de la Convention collective nationale des entreprises de logistique de communication écrite directe, est l’OPCO des entreprises de proximité (OPCO EP). Si vous êtes auteur ou salarié d’un diffuseur d’œuvres (édition, audiovisuel, presse, etc.), il s’agit de l’OPCO des secteurs de la culture et de la communication, l’AFDAS.
Les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail
indemnisés ou non, peuvent bénéficier du financement de formations nécessaires à la mise en œuvre de leur projet professionnel. France Travail achète aussi des places de formation dans le cadre des actions de formations conventionnées (AFC). Pour obtenir un financement de France Travail, vous devez vous adresser à votre conseiller et faire inscrire votre besoin de formation dans votre contrat d’engagement.
Les personnes en situation de handicap
France Travail gère aussi « l’aide à la formation dans le cadre du parcours vers l’emploi » des demandeurs d’emploi en situation de handicap. Les professionnels, déjà en activité ou non, peuvent quant à eux, s’adresser à l’Agefiph qui accorde des aides afin de couvrir les besoins de compensation des conséquences du handicap dans le cadre d’une formation ou de l’exercice d’une activité professionnelle (aides techniques, accessibilité).
On le voit, les besoins et les moyens de se former ne manquent pas : reste à intégrer cette démarche de formation continue dans la stratégie globale de votre entreprise pour pérenniser et développer votre activité.
Et si vous commenciez par Tradupreneurs ? Consultez le catalogue des formations proposées sur ce site et suivez nos actualités pour vous tenir au courant des nouveautés.
Pour aller plus loin :
- Offre de formation de Tradupreneurs
- Info formation — l’infolettre trimestrielle de Tradupreneurs sur la formation
- Fonds interprofessionnel de formation pour les professions libérales (FIF PL)
- Compte personnel de formation (CPF)
- Liste et coordonnées des OPCO — Travail-emploi.gouv.fr
- France Université Numérique (FUN MOOC)

L’autrice
Gaële Gagné est traductrice indépendante depuis plus de 15 ans et dirige Trëma Lingua, une société proposant des services de traduction rédactionnelle (marketing et communication) de l’anglais vers le français.
Fondatrice de Tradupreneurs, elle partage sa passion pour l’entrepreneuriat avec ses confrères et consœurs pour leur permettre de s’investir pleinement dans cette sphère essentielle de leur activité.
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