Les temps sont durs en traduction… La vision simpliste, voire erronée, de nos compétences (« c’est simple de traduire, il suffit d’être bilingue et de remplacer un mot par un autre ! ») permet à une offre non qualifiée d’exister, voire de proliférer, et l’avenir radieux que nous promettent les concepteurs d’algorithmes se passerait bien de nos services.
Dans ce contexte, des études récentes sondant les états d’âme des professionnels révèlent une certaine inquiétude, voire un pessimisme, qui fait craindre un renoncement généralisé à l’exercice des métiers de la traduction et de l’interprétation.
Stop ! Avant de jeter l’éponge et d’envisager une reconversion, il est encore temps de réagir pour faire valoir la richesse et la diversité de nos savoir-faire, plus que jamais indispensables à l’ère de l’IA.
Dans cet objectif, voici 4 stratégies à adopter, et éventuellement combiner, pour assurer notre avenir et celui de nos métiers.
Professionnalisation
Une des réalités de nos professions est qu’elles sont non réglementées, donc rien n’empêche une personne polyglotte de proposer des services de traduction et d’interprétation.
Face à cette concurrence plus ou moins loyale, il vous faut jouer des coudes pour vous rendre visible et mettre en avant la valeur de votre offre. C’est ce que j’appelle la stratégie de professionnalisation qui vous extrait du « marché du vrac », sur lequel la concurrence s’établit d’abord et avant tout sur le prix, pour vous donner accès au « marché premium », qui recherche une solution pour résoudre un problème douloureux, urgent et reconnu (DUR).
Cette approche vous impose d’aller plus loin que l’exercice de votre cœur de métier pour proposer un service véritablement professionnel : étudier la demande, adapter votre offre, la communiquer le plus largement et clairement possible, faciliter l’achat et maintenir le lien pour encourager la mise en place d’une collaboration sur le long terme.
Quelles ressources pour professionnaliser son activité ?
Tradupreneurs a pour mission de vous aider dans cette démarche en vous fournissant information, formation et conseil pour lancer et développer sereinement votre activité.
Les organisations professionnelles sont aussi des ressources précieuses pour vous aider à investir la sphère entrepreneuriale de votre métier. Tout comme les sites et services financés par les pouvoirs publics : BPIfrance Création, Entreprendre.Service-Public.fr et autres organismes et dispositifs d’appui aux entrepreneurs.
Enfin, internet et les réseaux sociaux vous donnent accès à de nombreuses initiatives, riches en enseignements et inspirantes : BBoost, Tribu Indé, Livementor…
Spécialisation
Deuxième stratégie, la spécialisation approfondit vos connaissances et développe votre savoir-faire dans un domaine précis : un secteur d’activité (santé, aéronautique, tourisme…) et/ou un type de contenu (jeux vidéo, mangas, recettes de cuisine, textes publicitaires, sommets et conférences…), pour répondre à des besoins spécifiques.
Cette démarche renforce votre expertise et, donc, votre crédibilité aux yeux des clients potentiels et améliore votre productivité, deux moyens de gagner plus en traduisant.
Elle facilite aussi la prospection en concentrant vos efforts sur une partie du marché que vous pouvez apprendre à connaître parfaitement et côtoyer plus facilement.
La spécialisation s’acquiert avant ou après votre formation initiale en traduction, par la pratique et/ou la formation continue. D’après la dernière enquête de la SFT sur les pratiques professionnelles, près d’un quart des professionnels n’a pas de diplôme de traduction, mais a fait des études supérieures dans un autre domaine qui a orienté ses choix de spécialité (droit, santé, économie, ressources humaines…).
La plupart s’appuient sur les connaissances et compétences acquises au gré de leur parcours pour différencier leur offre et se positionner sur une niche à l’abri de la concurrence.
Quelles ressources pour se spécialiser ?
Les programmes de master et autres diplômes universitaires en traduction en France et à l’étranger peuvent vous former à certains domaines de spécialisation, tout comme le centre de formation Edvenn, qui est le seul en France à proposer des formations initiales certifiantes, 100 % à distance.
Pour étudier les offres de formation dans des domaines autres que la traduction, consultez les sites d’orientation comme l’Onisep, le CIDJ, Diplomeo ou le site de votre Compte personnel de formation.
Diversification
Toujours dans l’idée de vous adapter aux spécificités de la demande, vous pouvez vous lancer dans de nouveaux domaines d’activité en ajoutant ou en intégrant des prestations à votre offre de services actuelle : gestion de projets de traduction, interprétation si vous êtes traducteur ou traduction si vous êtes interprète, adaptation audiovisuelle, rédaction technique, conception-rédaction (copywriting), référencement naturel (SEO), etc.
Dans notre secteur, la diversification s’opère généralement de manière concentrique. Les nouveaux services proposés étant étroitement liés à l’offre existante. La diversification se fait alors par étapes, dans une logique de progression, en s’adressant d’abord à la clientèle existante avant d’explorer d’autres opportunités.
Afin de mettre en place une telle stratégie, vous devez étudier attentivement votre environnement : interrogez votre clientèle et menez une veille informationnelle sur votre marché pour repérer les tendances et anticiper les besoins.
Quelles ressources pour diversifier son offre ?
Sans surprise, les prestations complémentaires les plus souvent choisies ou considérées pour diversifier une activité de traduction relèvent du domaine de l’écriture (rédaction, adaptation, révision…). Pour vous former, comparez les offres d’organismes spécialisés : Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), Formation Rédaction Web de Lucie Rondelet, formations en correction-révision du Greta-CDMA ou de l’École des métiers de l’information, formation à la rédaction non-sexiste Écrire sans exclure d’Isabelle Meurville.
La stratégie SEO (Content’Académie) et à la gestion de projets sont aussi des domaines porteurs.
Par ailleurs, certaines écoles et universités, comme l’ISIT et l’ÉSIT, et d’autres centres de formation, tels que SFT Services, ProZ Training, TranslaStars, etc. proposent des formations courtes en complément d’une formation initiale en traduction.
Collaboration
Une dernière option consiste à travailler avec d’autres pour répondre aux besoins de vos clients, soit pour augmenter votre capacité de production (plus de volumes, traités plus rapidement), soit pour compléter votre offre de services (autres combinaisons linguistiques et services).
Sous-traitance, association ou partenariat, il existe de nombreuses manières de travailler à plusieurs, de manière plus ou moins formelle. La principale difficulté rencontrée dans la mise en œuvre de cette stratégie est le choix du partenaire et le maintien d’une relation de travail satisfaisante et harmonieuse.
Quelles ressources pour collaborer avec d’autres professionnels ?
Commencez par les organisations professionnelles et les communautés de traducteurs (Tradiscord, ProZ, Translators Café…), les réseaux sociaux (principalement LinkedIn), sans oublier les réseaux d’anciens élèves (hello l’AAE-ESIT 👋) et d’entrepreneurs, pour identifier des partenaires potentiels et les approcher.
La plateforme collective.work facilite la collaboration des freelances en simplifiant les démarches et la répartition des revenus générés à plusieurs.
Faites appel à un cabinet d’avocats spécialisé en droit des affaires pour formaliser votre accord et à un service de médiation pour partir sur de bonnes bases. La médiation peut aussi vous aider à trouver une solution si vous rencontrez des difficultés dans la communication ou la gestion de projets communs.
L’incertitude dans laquelle nous projette l’évolution rapide des technologies et des modes de travail nous oblige à nous adapter.
Vous ne survivrez pas en tant que freelance en refusant obstinément le changement, mais les solutions que nous venons d’évoquer sont porteuses d’espoir et quelle que soit la ou les stratégies que vous choisissez, les avantages sont nombreux :
✅ Vous prenez de l’assurance
✅ Vous inspirez confiance et donnez satisfaction à vos clients
✅ Vous développez de nouvelles compétences
✅ Vous complétez votre offre de services
✅ Vous variez les plaisirs de votre activité professionnelle
✅ Vous vous créez une niche à l’abri de la concurrence
✅ Vous augmentez votre chiffre d’affaires
Alors qu’attendez-vous pour passer à l’action ?
Pour aller plus loin :
- Formations Tradupreneurs
- 6 stratégies pour gagner plus en traduisant – blog Tradupreneurs
- Élaborer une proposition de valeur pour mieux vendre vos services – blog Tradupreneurs
L'autrice
Gaële Gagné est traductrice indépendante depuis plus de 15 ans et dirige Trëma Lingua, une société proposant des services de traduction rédactionnelle (marketing et communication) de l’anglais vers le français.
Fondatrice de Tradupreneurs, elle partage sa passion pour l'entrepreneuriat avec ses confrères et consœurs pour leur permettre de s'investir pleinement dans cette sphère essentielle de leur activité.
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Merci de nous avoir fait part de vos conseils
Merci pour cet article